Palmarès 2013 des films à dimension politique

Notre palmarès, injuste et sans esprit de sérieux, des films qui touchent des points sensibles de la vie politique, au sens large, du temps présent : 1.  La vie d’Adèle, Abdellatif Kéchiche (France) Saphisme et différences de classe 2.  Blue Jasmine, Woody Allen (US) Madame Madoff tente de survivre à  la crise financière 3.  Touch of Sin, Jia Zhang-ke (RPC) Révoltes chinoises dans un monde sans droit 4.  The  Immigrant, James Gray (US) L’immigration franco-polonaise d’hier et d’aujourd’hui 5.  Neuf mois ferme, Albert Dupontel (France) La magistrature dans tous ses états

Cinéma : Touch of Sin, la violence du chinois dans un monde sans droit

La critique cinématographique a encensé Jia Zhang-ke pour son Touch of  Sin (prix du scénario à Cannes), comme elle l’avait encensé pour The World (2002) et surtout Still Life (2006). Et il est vrai que Jia Zhang-ke fait preuve, dans Touch of Sin, d’un sens du récit, d’une précision dans la mise en scène et d’un talent de direction d’acteurs de tout premier ordre. En quatre histoires qui sont comme autant de nouvelles et qui ne cherchent pas à s’entrecroiser, Jia Zhang-ke dresse un portrait accablant de la Chine contemporaine – portrait qui n’est pas sans éclairer les faits divers atroces, … Lire plus

Égypte : violences et regrets

Ces dernières semaines, le degré d’intolérance et de rigidité des deux principales factions qui s’affrontent en Égypte s’est révélé consternant.  Dans toutes leurs prises de position, les deux camps ont adopté une attitude défensive, fermée, chacun refusant d’écouter l’autre. Les cœurs se sont durcis, les esprits se sont fermés, ce qui n’a pu que détériorer les relations encore davantage. Il n’y a vraiment pas de quoi  admirer ce que l’on appelle l’islam politique « modéré » et ses ramifications, partis ou mouvements, surtout ceux qui exercent le pouvoir. Leur discours est truffé de fatwas, de sermons et de justifications religieuses de politiques qui sont plus au service de leurs intérêts particuliers que de l’intérêt national … Lire plus

Paris-Douala-Santiago (1973)

Quarante longues années révolues déjà au compteur du temps qui passe et pourtant la marque de cette saison inaugurale d’une existence nouvelle reste intacte. C’était l’automne au pays de l’indocile Céline et du flamboyant Johnny Halliday. Le candide adolescent nanti du baccalauréat C qui débarqua à Paris un jeudi d’octobre 1973, le 3 précisément, lesté à son total insu de projections parentales en tant qu’aîné d’une progéniture, pour s’inscrire en ‘’Analyse économique et Gestion’’, UER 06, à Paris 1, ne pouvait aucunement se douter alors de ce qui l’attendait en quittant Douala par un vol régulier de la Camair encore … Lire plus

PS : les limites de la justice intuitive

Comme souvent, ce que décide le pouvoir socialiste paraît conforme à la justice intuitive, mais rapidement, se révèle un non sens dont il aurait pu se douter avec un peu de réflexion. Ainsi cette idée que le capital et le travail doivent être taxés de la même façon, qui a pour elle l’intuition « à revenu égal, fiscalité égale », et qui procède selon le bon mot de Karine Berger, « économiste » du PS, de l’ »égale dignité du travail et du capital ».  Les mesures inspirées par ce sens intuitif de la justice se sont révélées un non sens économique, et le gouvernement les … Lire plus

Camus et le cinéma

Si on le compare à d’autres écrivains de sa génération, Camus avait relativement peu à dire au sujet du cinéma. Certes, Camus était proche de l’actrice Maria Casarès, et il a effectivement commencé à travailler sur une adaptation cinématographique de La Princesse de Clèves pour Robert Bresson, et il est vrai que Jean Renoir lui a proposé de porter L’Étranger à l’écran, plusieurs années avant la version de 1967 signée par Visconti 1En mai 1954, Camus commença à écrire un scénario tiré de La Princesse de Clèves pour Robert Bresson. Dans une lettre à René Char, Camus se plaint de ce travail … Lire plus

La modernité sadique des cinéastes européens

Dans presque tous les films de Michael Haneke, un animal meurt à l’écran. Les protagonistes du Septième Continent (1989), son premier long-métrage, fracassent l’aquarium du poisson rouge familial, qui se tortille en s’asphyxiant sous nos yeux. Dans Funny Games (1997), tourné en allemand, les intrus BCBG qui terrorisent une famille dans leur maison en bordure de lac commencent par estourbir le berger allemand à coups de club de golf. « Bien sûr, précisait un jour Haneke dans une interview, dans mon film, je romps avec toutes les règles qui permettent au spectateur de rentrer chez lui heureux et satisfait. Il existe … Lire plus

Exposition : Roy Lichtenstein à Paris

« Ne pas franchir – Do not cross », indiquent tout au long du parcours de l’exposition les mentions au sol, façon « limite de confidentialité » dans une banque, ce qui n’empêche pas l’alarme de couiner assez régulièrement les jours de grande affluence dès qu’un visiteur franchit la ligne radar qui le rapproche des œuvres.  De l’aveu d’un membre du personnel du Centre Georges-Pompidou, « On n’a jamais vu une expo aussi surveillée, on aurait dû mettre à l’entrée un panneau Souriez, vous êtes filmé ! ».  Et de désigner les cimaises, où effectivement, parmi les projecteurs, une batterie … Lire plus

Paris-Yale : le jeu des différences

Au moment où le campus américain devient une référence dans le grand débat sur l’enseignement supérieur en France,  notre ami Bruno Cabanes, Associate Professor au Département d’Histoire de Yale University, a bien voulu se livrer à une comparaison.  Il s’agit de vraies notes de terrain, par l’un des plus brillants spécialistes de l’histoire culturelle de la guerre et de la Grande Guerre, sur sa vie d’enseignant  au sein de la “Ivy League.” Un événement imprévu survint en cours d’année 2004: un poste s’ouvrait à Yale sur l’histoire sociale et culturelle de la guerre. À l’occasion d’un colloque en Belgique,  un … Lire plus

Brooklyn, une passion française

De même qu’un logement dans le 6ème arrondissement ou un verre à la terrasse du Flore ne sont plus aussi chics qu’autrefois, il semble que le Upper West Side cher à Woody Allen ou même le East Village de Patti Smith soient passés de mode. L’imaginaire français a traversé un pont, le pont de Brooklyn. On l’a remarqué tout au long de l’été 2013.  Signes distinctifs de la mode Brooklyn, cuvée parisienne :  tel bar de la rive gauche annonce en vitrine que leur bière provient du « Brooklyn Brewery» ; un parfum 1910 s’échappe d’ampoules filament carbone (dites « ampoules Edison »),  des carrelages métro.  … Lire plus