Prestance et beauté romaines

On peut avoir l’impression de bien connaître les canons de la beauté du monde grec antique qui ont été transmis par les arts plastiques, la statuaire en particulier, tant ils ont inspiré ceux de la Renaissance et de la période classique, dont l’époque moderne est une héritière. Au XVIIIe siècle, Joachim Winckelmann a érigé la sculpture grecque classique en modèle esthétique, et pour longtemps. On peut repérer aujourd’hui encore dans certaines poses prises par des mannequins masculins le contrapposto du Doryphore de Polyclète, connu par une «version» romaine en marbre conservée au Musée de Naples. On connaît aussi l’importance de … Lire plus

Bizet par lui-même

Pour tout compositeur français du dix-neuvième siècle, le prix de Rome de musique, institué en 1803, était presque un passage obligé, à plus forte raison pour ceux qui se destinaient à la carrière lyrique. Si Delibes et Saint-Saëns font exception, pour des raisons différentes l’un et l’autre, Berlioz, Gounod, Massenet et Debussy confirment la règle. Georges Bizet, brillant élève du Conservatoire où il était entré en 1848, quelques semaines avant son dixième anniversaire, ne pouvait que suivre lui aussi cette voie royale. Après une première tentative en 1853, à l’âge de 14 ans, puis un second prix en 1856, il remportait un premier grand prix l’année suivante avec la cantate Clovis et Clotilde. En décembre 1857, Bizet quittait donc Paris, sa ville natale, pour l’Italie, dont il ne reviendrait qu’en septembre 1860. Lire plus