Un grand styliste méchant homme

Au terme du premier volume du Journal de guerre, nous avions laissé Paul Morand alors qu’il venait d’être nommé par Vichy ministre de France en Roumanie. Au début du second tome, nous le retrouvons donc à Bucarest le 11 septembre 1943, deux semaines après son arrivée dans le poste, qu’il occupe jusqu’à sa nomination comme ambassadeur de plein titre en Suisse le 13 juillet 1944, tandis que le régime qu’il représente agonise : cinq semaines plus tard, le 23 août, en pleine libération de Paris, il quitte l’ambassade de Berne, pour être révoqué trois semaines plus tard par le gouvernement provisoire.

Le 9 septembre, le nom de Morand figure sur la liste noire publiée dans le Figaro par le Comité national des écrivains ; comme l’indique l’utile chronologie qui précède le texte, son nom a disparu lorsque le CNE fait reparaître la liste le 21 octobre. Lire plus

Morand et la Collaboration

Paul Morand

« Morand n’a pas été collaborateur », écrivait à peu près en 1986 à l’auteur de ces lignes une personne dont l’écrivain avait été proche et qu’avait alarmée le titre d’une conférence donnée à l’Alliance française de Baltimore. Il est vrai que dans les trois dernières décennies de sa vie, quand on l’interviewait, Morand prenait soin de minimiser son rôle durant l’Occupation, s’excusant tout au plus d’avoir été un piètre diplomate et assurant ses interlocuteurs, s’agissant de l’extermination des Juifs, « on ne savait rien ». Or, une fois précisé que lui-même préférait le terme « collaborationniste », on verra à la lecture de ce Journal … Lire plus