Grecs et romains devant l’Etna

Dans le monde gréco-romain comme aujourd’hui, comme partout, on ne peut appréhender le monde que si l’on donne un nom à ce qui le constitue, à chacun de ses différents éléments. Ce qui n’a pas de désignation relève de l’inconnu, et l’indicible est toujours une énigme. Dès lors que le lexique se précise et s’enrichit, devenant de plus en plus spécifique et technique, la science remplace la simple connaissance. La langue du savant n’est pas celle du profane. La question du volcan dans le monde antique, du concept de volcan, l’illustre bien. Vivre à l’ombre des volcans Autant que nous … Lire plus

François Furet à contretemps

Voici un quart de siècle que François Furet (1927-1997) a disparu. L’abécédaire que propose opportunément Deborah Furet vient réveiller nos mémoires assoupies. Furet fut l’un des grands intellectuels français de la seconde moitié du siècle dernier, inlassable analyste de son temps à la lumière d’une histoire politique dont il fut l’un des plus subtils connaisseurs. Il en connut lui-même les tourments dès les années sombres. Spectateur engagé à la manière d’un Raymond Aron dont l’action et la pensée le marquèrent, Furet, à la différence de ce dernier, fut communiste dans les années 1950 avant d’engager une critique sans concession de toutes les contractures idéologiques qui accablèrent de plus en plus la gauche à la fin du XXème siècle et dont elle pourrait bien périr aujourd’hui. Sa mort coïncida presque avec l’effondrement d’une famille politique qui naquit sur les fonts baptismaux de la Révolution française, dont Furet fut aussi l’un des grands experts.

Cette fonction critique tournée vers sa propre sensibilité lui valut d’innombrables adversaires, à gauche, qui firent de lui l’un des responsables des « dérives libérales » dénoncées aujourd’hui par la « gauche radicale ». Lire plus