Colette et le cinéma

Colette connaissait bien et aimait les milieux du théâtre et du music-hall. On sait moins qu’elle eut une relation privilégiée avec le cinéma qui naissait à l’époque de ses débuts en littérature, en 1900.  Vous racontez qu’elle aime sincèrement le cinéma, qu’elle ne méprise pas comme d’autres écrivains de son temps, mais aussi qu’elle participe à la « fabrication » des films et à leur promotion commerciale du temps du cinéma muet puis du cinéma parlant. Lire plus

Lydia TÁR

Le film de Todd Field, TÁR, n’a pas laissé la critique indifférente dans les pays où il est sorti. C’est le film du moment qui fait parler de lui. Qu’il soit encensé ou décrié, il y a consensus sur le fait que Cate Blanchett est magistrale, impériale et que sa performance saisissante est le résultat d’un investissement rare, puisqu’elle a appris l’allemand et s’est remise au piano pour être à la hauteur de rôle. Son talent est salué partout sans réserve aucune et la positionne déjà comme favorite pour le prochain Oscar de la meilleure actrice. Quant au scénariste-réalisateur Todd … Lire plus

Retour à Séoul

C’est un film attachant que donne Davy Chou avec ce Retour à Séoul, présenté à Cannes en mai dernier et sorti mercredi 27 janvier.

Une jeune fille d’origine coréenne, adoptée à la naissance par un couple français, se trouve, presque de façon fortuite, à passer deux semaines à Séoul. Elle en profite pour découvrir une vie coréenne à laquelle elle n’est pas préparée. La différence des cultures, des mœurs donne des scènes très heureuses, parfois drôles, par exemple quand grisée par l’alcool coréen, elle transforme un simple diner dans un restaurant en grande discussion avec tous les jeunes clients du lieu. Elle en profite surtout pour tenter de retrouver ses parents biologiques grâce au centre qui s’était occupé de son adoption. Le film, dans ce qu’il a de meilleur, est construit sur cette recherche, et les rencontres avec le père et sa famille, puis bien plus tard avec la mère sont fines et touchantes, jamais attendues. Lire plus

Comment voir le dernier Woody Allen ?

Rifkin’s Festival ne se laisse ranger ni parmi les grands Woody Allen,  ni parmi les petits Woody Allen, dans cet exercice annuel de répartition que permet une filmographie abondante et inégale. Rifkin’s Festival est une dernière révérence qui signale la fin d’une carrière, et une fin qui laisse transparaitre la fatigue et l’amertume. Ce film tourné avant la pandémie n’est pas officiellement le dernier du cinéaste, puisque on annonce un nouveau film tourné cette fois à Paris, mais il est difficile d’imaginer ce que Woody Allen pourrait encore donner. Woody Allen s’est choisi en Wallace Shawn, l’acteur qui joue le rôle de Mort Rifkin qu’il se serait attribué autrefois mais que l’âge ne lui permet plus de tenir, un alter ego commode – non qu’il lui ressemble mais ils partagent tous deux la même allure discrète et ce charme qui vient ou plutôt venait, c’est tout le film, de l’esprit et du brio verbal plus que du  physique. Cet alter ego, Mort Rifkin, suit sa femme, attachée de presse, au Festival de cinéma de San Sebastian où sa qualité de critique de cinéma reconnu lui vaut une certaine aura. Lire plus

Star Wars, Tolkien et la réalité sinistre et déprimante des univers étendus

Quand les sagas sont sans fin, on s’aperçoit que les cycles de brutalité et de totalitarisme font eux aussi un éternel  retour. Peu de temps après avoir terminé Le Seigneur des anneaux, J.R.R. Tolkien se mit brièvement au travail sur une suite qui devait s’intituler La Nouvelle ombre et se dérouler 100 ou 150 ans plus tard sous le règne du fils d’Aragorn, Eldarion. Le lien principal entre les deux histoires était le personnage secondaire de Beregond, soldat noble mais disgracié de Gondor, dont le fils Borlas devait être un des personnages principaux de La Nouvelle ombre. Dans La Nouvelle … Lire plus

Cinéma : l’éthique au temps des catastrophes

Bien sûr, il est aisé de disqualifier une réflexion qui prétendrait au sérieux en prenant pour objet une forme artistique généralement considérée comme inférieure. Il est vrai que la pensée française sur l’art et la littérature présuppose l’idée d’une hiérarchie entre les genres dont elle n’a pu se défaire depuis le XVIIIème siècle. Il s’agit pourtant d’une survivance de cette période lointaine davantage que d’un principe qui doit nécessairement guider l’appréciation des œuvres : que l’on pense à d’autres traditions, celle des États-Unis par exemple, et l’on verra que les distinguos subtils entre les types de productions artistiques, qui sont … Lire plus

La maladie d’Alzheimer à l’écran: Iris et Still Alice

En 2050,  le nombre de citoyens américains qui auront plus de 65 ans aura atteint 83.7 millions, le double d’une population estimée en 2012 à 43.1 millions.  Les baby boomers sont largement responsables de ce vieillissement de la population, ceux qui ont commencé à avoir 65 ans en 2011.  En 2050, les baby boomers qui restent en vie auront plus de 85 ans.  Rapport du Bureau Américain du Recensement (US Census Bureau Report), 2012. Une population vieillissante a besoin de récits.  Still Alice, le premier film à raconter la maladie d’Alzheimer du point de vue du malade, rentre dans une catégorie qu’on pourrait qualifier de film d’horreur de la génération du Baby Boom.  Ceux-là mêmes qui ont vu, enfants, des films comme L’invasion des profanateurs de tombes (Invasion of the Body … Lire plus

Andreï Zviaguintsev, Léviathan

Andreï Zviaguintsev raconte que l’idée de son film, Léviathan, lui est venue des Etats-Unis, de l’histoire d’un homme au Colorado qui refuse d’être exproprié par des promoteurs et qui finit par détruire à la pelleteuse les bâtiments du voisinage1Positif, interview d’Andreï Zviaguintsev, septembre 2014. Au demeurant, avec ses thèmes, son enracinement, sa sensibilité aux questions qui taraudent sa société, Zviaguintsev est un peu … Suite…- histoire au fond très américaine, où le héros, sûr de son droit, rejette une légalité viciée et se fait justice lui-même. Malgré cette inspiration, le fonds de ce Léviathan est fait de tout ce qui fait la … Lire plus

Hercule, film progressiste

Selon la légende, le terme de “péplum” aurait été popularisé par un groupe de cinéphiles des années 50, et par Bertrand Tavernier en particulier. Laissons cependant les spécialistes expliquer la naissance et le développement du genre péplum, et pourquoi il paraît connaitre aujourd’hui un nouvel âge d’or. Ce serait le troisième depuis la naissance du cinéma. Observons seulement que dans la cinéphilie des 50 dernières années, le péplum n’a jamais réussi à obtenir l’aura accordée au western, avec néanmoins une exception notable : Serge Daney a laissé une belle critique de Samson et Dalila de Cecil B. DeMille Lire plus

Au coeur du cinéma iranien : Djafar Panahi

Djafar Panahi est un réalisateur, scénariste et producteur iranien. Né le 11 juillet 1960 en Iran, il débute sa carrière comme assistant réalisateur d’Abbas Kiarostami sur le film Au travers des oliviers. Cinéaste engagé, il est reconnu comme le réalisateur d’une nouvelle vague iranienne, caractérisé par l’expression de la réalité de la vie de tous les jours dans un cadre naturel et en employant des techniques simples. L’œuvre de Panahi aborde, avec un regard critique, les problèmes de la société iranienne. Lire plus