Camus et le cinéma

Si on le compare à d’autres écrivains de sa génération, Camus avait relativement peu à dire au sujet du cinéma. Certes, Camus était proche de l’actrice Maria Casarès, et il a effectivement commencé à travailler sur une adaptation cinématographique de La Princesse de Clèves pour Robert Bresson, et il est vrai que Jean Renoir lui a proposé de porter L’Étranger à l’écran, plusieurs années avant la version de 1967 signée par Visconti 1En mai 1954, Camus commença à écrire un scénario tiré de La Princesse de Clèves pour Robert Bresson. Dans une lettre à René Char, Camus se plaint de ce travail … Lire plus

Albert Camus, d’Alger à New-York

Le professeur Alice Kaplan est l’un de nos contacts priviligiés avec le monde universitaire américain. Elle vient de prononcer, le 3 juillet dernier au centre diocésain d’Alger, une conférence sur Albert Camus, son anti-colonialisme des années de guerre et ses liens avec les Etats-Unis, liens que nous percevons mal à Paris. Elle s’est exprimée devant un public principalement composé d’intellectuels algériens pour lequels les apories de la violence et le terrorisme ont été autant d’épreuves personnelles, intimes, ces quinze dernières années. Albert Camus fait partie du code génétique de Contreligne ; nous lui avons demandé l’autorisation de publier sa conférence. Lire plus

L’Étranger, 1942-2012, avec des dessins de José Muñoz

Il est toujours risqué d’illustrer un roman célèbre, plus risqué encore que de l’adapter pour le cinéma,  car dans le livre illustré l’image et le texte doivent cohabiter—impossible de faire oublier l’original pour mieux imposer les images. En ce qui concerne L’Étranger de Camus, une chose est claire : c’est le soleil qu’ il faut rendre avant tout ; un soleil de plomb le jour de l’enterrement de la mère de Meursault à Marengo;  le soleil de la plage où Meursault est heureux avec Marie;  et encore, ce soleil qui aveugle Meursault sur la plage où il va tirer, tuant l’Arabe par … Lire plus