Point frappant qui n’a pas été remarqué : la collision, en moins d’un mois, de situations et de symboles d’un autre temps, comme si les lignes de fracture culturelles de l’Establishment économique français, depuis la IIIème République, ré-apparaissaient sous nos yeux, avec les mêmes différences en termes de valeurs, de réactions aux alternances politiques et de rapport à la nation. Dans le même temps, donc, et au risque de sur-interpréter les événements : - Affaire Arnault : un grand bourgeois catholique, qui symbolise le pouvoir économique le plus classique (le patronat du Nord) mais aussi le plus mondialisé (LVMH), conteste la politique fiscale d’un pouvoir socialiste nouvellement élu, la presse le désignant comme le ”héraut” du monde patronal, et il en vient à rechercher publiquement une nationalité étrangère ; il s’agirait, dit-on, de contourner la fiscalité successorale ; - Libération : un grand bourgeois juif qui finance un journal de gauche vient soutenir ses journalistes, critiqués pour avoir insulté ce futur exilé fiscal dans une Une qui restera dans les annales ; - Hermès : une famille de grands bourgeois protestants engage contre le premier...