
La restructuration qui vient d’être annoncée au sujet du journal Libération est de celles qui inaugurent peut-être une nouvelle ère pour la Presse française. Après la vague d’investissements réalisés par de grands intérêts capitalistes, par souci de se ménager une influence dans la société, par coquetterie ou par réel intérêt pour la chose écrite, viendrait un second temps marqué par la reprise des médias par des fondations, dégagées des soucis du profit immédiat, voire du profit tout court ? Selon Le Point, après la restructuration décidée par son actionnaire majoritaire, Altice France, qui en perdrait ainsi le contrôle, le quotidien Libération serait désormais détenu par un fonds de dotation (via une holding intermédiaire), afin de préserver, c’est l’objectif, son indépendance éditoriale, économique et financière 1. Selon l’AFP, son actionnaire doterait le fonds de sorte que le journal puisse assurer le service de sa dette actuelle, évaluée à plus de 40 millions d’euros. Un fonds de dotation est une personne morale de droit privé à but non lucratif qui reçoit et gère, en les capitalisant, des biens et droits qui sont...