Rappelons les faits à nos lecteurs étrangers : contre une tendance synthétisée par la célèbre note de la Fondation Terra Nova qui prônait le rassemblement des couches moyennes éduquées des centres-villes et des minorités ethniques, s’esquisse depuis quelques années un mouvement dénommé « Gauche populaire » qui rappelle que la gauche ne saurait s’éloigner des groupes sociaux qui ont été sa raison d’être, même s’ils sont aujourd’hui tentés par le Front national : les ouvriers, les employés à faible qualification, souvent habitants pauvres des zones rurales et péri-urbaines, repoussées des grandes villes par le prix de l’immobilier, menacés par le chômage et, point de nature différente, soucieux d’éviter une coexistence difficile avec l’immigration extra-européenne. A ces groupes sociaux en situation subjective et objective d’« insécurité », son concept-clef, la gauche politique doit, selon la Gauche populaire, offrir une alternative à l’extrémisme de droite, sauf à y perdre son âme et son histoire. Pour cela, il faut trouver une solution à l’insécurité économique née de la désindustrialisation, à l’insécurité culturelle qui vient de l’arrivée en France de groupes aux mœurs visiblement différentes,...