Il est toujours pénible d’avoir à écrire un billet ad hominem. C’est déplaisant, peu convenable, et oblige à s’occuper d’une personne, avec ses particularités et ses petits et grands démons, qui n’ont à l’échelle des choses que peu d’importance. Les propos d’Emmanuel Todd sur l’Allemagne, le 10 mai lors d’une émission télévisée où il semble avoir table ouverte, sont si indignes qu’ils obligent pourtant à le désigner au mépris public – pour reprendre une vieille expression, désuète mais pertinente. C’est une infamie et une lâcheté de dire, dans un débat à la télévision française, à une politologue berlinoise et à l’ancien conseiller politique de Helmut Kohl (au demeurant, ancien de l’ENA, Promotion Guernica) que le but de l’Allemagne est “d’exterminer” l’économie européenne, et de tenir d’autres propos tous plus rapides et plus malsains les uns que les autres. Une idée juste, trois idées fausses, c’était le ratio hier soir dans le discours d’Emmanuel Todd, et toujours, sans la moindre modération du ton ou du propos. C’est aussi une ânerie sur le plan économique, compte tenu que l’Allemagne exporte près de la moitié de sa production industrielle en Europe,...