Elections israéliennes de mai 1977 – Naissance d’un nouveau cycle politique en Israël… et ailleurs (1)

Lorsque les médias israéliens commencèrent, le 17 mai 1977 au soir, à commenter les résultats, qui s’avéraient irréversibles, les qualificatifs étaient à la hauteur de l’évènement : révolution, séisme, le sentiment partagé était, dans tous les cas, qu’un cycle politique commencé en 1948 prenait fin. Le principal parti de Gauche, le Parti travailliste qui avait formé une coalition (l’Alignement) et qui avait tout tenté pour rester au pouvoir  était battu.  Divisé depuis le milieu des années soixante, miné par des querelles internes, celui qui avait été le parti dominant pendant près de 30 ans semblait s’effondrer et était battu par une coalition électorale (le Likoud) menée par un parti de Droite, le Herout1, qui avait été, jusque-là, sa meilleure assurance pour rester au pouvoir ! Le slogan de la Gauche était explicite : confieriez-vous le volant à un homme qui a raté son 6 fois son permis ?

Le conducteur en question était bien évidemment le leader du Herout, Menahem Begin qui depuis 1949 avait accumulé défaite sur défaite.  En Europe la stupéfaction fut toute aussi grande car à vrai dire la Droite israélienne n’était pas loin d’être un « objet politique non identifié », peu connu, souvent caricaturé, et, beaucoup découvraient son existence ce fameux 17 mai 19772.

Cette Droite israélienne venait de loin ; elle avait une histoire, une idéologie et bien sûr des figures incontournables3.  Marginalisée par la Gauche israélienne, voire ostracisée et diabolisée, la Droite israélienne prenait une revanche éclatante et allait inaugurer un nouveau cycle politique marqué par la quasi-disparition du parti travailliste et une certaine fragmentation du champ politique israélien.

Une des particularités de cette Droite sera de révéler les contradictions internes de la Gauche, entre d’une part ses prétentions révolutionnaires et d’autre part sa réalité sociale très petite-bourgeoise. Lorsque le problème de l’intégration des Mizrahims (juifs orientaux) se posera dès la fin des années 50, le Herout n’avait qu’à puiser dans des argumentaires déjà expérimentés dans les années 30 : le Mapaï était un parti de privilégiés qui méprisait les petites gens ! De ce point de vue, le Parti Révisionniste puis le Herout anticipaient des thématiques qui seront celles dans les années 80 et 90  des partis dits populistes.  De par son idéologie, la composition sociologique de son électorat, ses thématiques, cette Droite différait sensiblement des Droites européennes et américaine. Son essence profonde n’était pas libérale, et depuis Jabotinsky, le rôle que devait jouer l’Etat dans le développement politique et économique d’Eretz-Israel avait  alimenté sa réflexion politique.

Menahem Begin n’a pas triomphé comme on le dit trop souvent sur des seules thématiques de type identitaire (assez absentes d’ailleurs lors des élections de 1977) mais par sa capacité à combiner de nouvelles préoccupations de la société israéliennes (dont le rapport à la religion) avec des préoccupations sociales. Les Mizrahims n’étaient pas simplement rejetés du fait qu’ils étaient plus religieux que les israéliens d’origine européenne mais aussi parce qu’ils étaient plus pauvres. Se focaliser sur le seul aspect culturel comme on le fait trop souvent, c’est passer à côté d’une autre réalité qui explique largement les déconvenues électorales de la Gauche israélienne.

On pouvait penser en 1977 que la victoire du Likoud était due à une conjoncture épouvantable pour la Gauche, scandales à répétition marasme économique, guerre des chefs etc…Mais on pourrait tout autant dire que ces scandales étaient aussi la conséquence d’un mélange des genres entre parti dominant et économie que le Mapaï, puis le Parti Travailliste avaient par trop cultivé dans le passé, et que la guerre des chefs n’était que la conséquence d’une certaine vacuité idéologique.

Depuis Montesquieu et sa longue dissertation sur le déclin de l’empire romain, on sait que derrière les événements circonstanciels se cachent toujours des causes profondes. La victoire de la Droite israélienne n’était pas accidentelle. Depuis les élections de 1973, elle était inscrite dans les nouvelles évolutions qui se faisaient jour dans la société israéliennes. En 1977, le logiciel politique de la Droite, inopérant jusque-là, est devenu parfaitement adapté à la situation du pays. Scandales ou pas, la défaite de la Gauche était inscrite dans ces évolutions.

Le contexte immédiat des élections de 1977

Pour se faire une idée du climat électoral de 1977 en Israel, il faut le comparer à celui des élections françaises de 1993 : fin de règne d’un Président, scandales à répétition, guerre des chefs au parti socialiste, incapacité de ce même parti à se redéfinir…Les socialistes français connurent une « annus horribilis », qu’avait connue 16 ans auparavant la Gauche israélienne. Si l’on ajoute à ce climat politique un climat économique tout aussi délétère, on aura une idée de l’atmosphère qui présidait à ces élections.  Car la réussite économique qui avait marqué le jeune Etat d’Israel se grippe avec les contrecoups de la guerre du Kippour. L’inflation galopante, la baisse du pouvoir d’achat, la charge fiscale et l’hypertrophie du secteur public vont être des thèmes importants de la campagne de 1977.

Sur ces questions comme le révélèrent différents sondages, le gouvernement Rabin n’avait aucune crédibilité. L’économie israélienne comme toutes les autres économies développées était entrée dans la crise mais à un moment délicat pour elle : celui posé par l’intégration de centaine de milliers de personnes venues des pays d’Afrique du nord, des pays arabes et d’Asie. Certes ce problème ne datait pas de 1977, mais l’incapacité de la gauche à y apporter des solutions satisfaisantes rajoutait au marasme.

Pour son plus grand malheur, la Gauche ne pouvait même plus se prévaloir des succès militaires. La guerre très meurtrière de 1973 et l’impréparation de l’armée au moment où les forces arabes attaquèrent furent vécues comme un véritable traumatisme. Les israéliens ne durent leur salut qu’à une manœuvre incroyable du Général Sharon, mais celui-ci se sentant quelque peu marginalisé par l’establishment militaire et politique israélien fit défection lors des élections de 1973 rejoignant la coalition électorale dont le Herout était le pivot (le Likoud4.  De fait, les deux piliers sur lesquels s’était construite la domination du Mapaï s’effondraient. 2.693 Israéliens avaient péri et 7.000 autres étaient blessés. Le sentiment était qu’une bonne part de ces morts aurait pu être évitée, et le marasme économique qui avait suivi n’était au fond que la conséquence de cette guerre que l’on n’avait pas vu venir. Les résultats des élections de 1973 sonnaient comme un avertissement : la coalition de Droite y avait réalisé son meilleur score. Begin l’imprécateur apparaissait désormais comme celui qui avait vu juste, la sécurité d’Israel était bien un combat de tous les jours.

Les événements politiques aussi annonçaient des jours difficiles pour la coalition au pouvoir. Le parti national religieux qui avait jusqu’ici soutenu la coalition de gauche, suite au non-respect du Shabbat lors de la réception officielle d’avions américains, fit défection. A vrai dire, c’était là un prétexte car les tensions étaient vives au sein de ce parti, et les jeunes générations ne voulaient plus soutenir une coalition dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle était peu portée sur les affaires religieuses !

Au même moment, un nouveau parti, le Mouvement Démocratique pour le Changement (Dash) dirigé par Yigaël Yadin se créait qui réclamait une réforme des mœurs politiques (corruption) et des réformes électorales. Sur le plan de la politique de sécurité ce parti n’était pas si éloigné des positions du parti travailliste ni même du Likoud d’ailleurs. Pour autant, le MDC apparaissait comme  un parti d’intellectuels susceptible de séduire nombre d’électeurs de la Gauche. Il est clair que beaucoup d’Israéliens aspiraient au changement.

Une crise morale sans précédent

Alors même que le pays s’enfonçait toujours plus dans la crise politique et économique, il fut secoué par une série de scandales sans précédent. Cette crise touchait à l’image même qu’avait voulu donner de lui le Parti travailliste, celui d’un parti de pionniers désintéressés, qui avaient bâti une nation prospère et juste, en d’autres termes qui avaient réalisé le rêve biblique.

La réalité révélée d’abord par l’affaire Asher Yadlin puis par celle du compte bancaire américain de la femme de Rabin renvoyaient une toute autre image : celle d’un parti corrompu qui tirait avantage du contrôle  qu’il exerçait sur nombre d’institutions du pays. Car Yadlin n’était pas n’importe qui, il était pressenti pour prendre la tête de la banque d’Israel et avait occupé de hautes fonctions dans les institutions de santé. C’était une personne-clé dans l’establishment travailliste et dont on découvrit au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête qu’il était aussi un des principaux organisateurs des levées de fonds en faveur du parti travailliste. Yadlin avait mis en place un véritable système de corruption, et il n’avait pu le faire sans l’aval de responsables de son parti. Le suicide d’Avraham Ofer ajouta au climat pesant. L’impression était que le déballage des sales affaires ne finirait jamais et l’affaire du compte bancaire de la femme de Rabin ajouta à la consternation.

Le magistère moral du Parti Travailliste s’effondrait et on commençait à penser que les accusations récurrentes de la Droite israélienne étaient fondées. Elles apparaissaient comme d’autant plus fondées qu’elles étaient anciennes et dès la fin des années 20, Jabotinsky ne cessa de dénoncer la double nature de la Gauche israélienne : d’un côté un discours socialiste et volontiers moralisateur, et de l’autre un contrôle total des institutions naissantes qui permettait de s’accaparer les postes importants et d’en tirer des bénéfices personnels.

Begin, à partir de la fondation du Herout en 1948 reprit ces accusations en y rajoutant une condamnation plus morale. La culture religieuse de Begin rendait encore plus insupportable à ses yeux cette duplicité du Mapaï. Pour Begin comme pour Jabotinsky d’ailleurs, le Mapaï était un parti de privilégiés qui n’avait que mépris pour les petites gens. Ces arguments commencèrent à porter avec l’approfondissement de la crise économique et de la crise morale dans lesquelles s’enfonçait le pays. Begin victime d’une crise cardiaque ne fit d’ailleurs quasiment pas campagne. C’est Weizmann qui se chargea de celle-ci en recourant à des méthodes très américaines, dont l’objectif était de donner de Begin une image apaisante, « de bon père de famille », ce qu’il était par ailleurs !

A vrai dire, les évènements récents validaient ses analyses. La stratégie de diabolisation de Begin qui avait jusqu’alors si bien fonctionné n’opérait plus. Depuis son entrée au gouvernement en 1967, l’image de Begin avait beaucoup évolué. « L’objet archéologique » raillé par Ben Gourion, avait acquis peu à peu une stature d’homme d’État. De surcroît, personne ne mettait en cause son désintéressement et sa stature morale. Il vivait simplement, respectait les fêtes juives et n’avait jamais été tenté par l’opportunisme pour atteindre ses buts politiques. Son dévouement total à la cause d’Eretz-Israel devenait un atout comme son discours sécuritaire, plus crédible dans un pays traumatisé par les conséquences de la guerre de 1973. On pouvait lui reprocher son action au sein de l’Irgoun mais nullement le fait qu’il avait risqué sa vie à de multiples reprises.

Begin parlait à tous les Israéliens, et non pas seulement aux « insiders ». Exclu lui-même du système politique israélien, raillé pendant de très nombreuses années, Begin allait faire de cette exclusion et de ce mépris des armes politiques.

Le délitement du parti dominant

Dans un chapitre fort instructif5, le politologue israélien Asher Arian montre comment le Mapaï est devenu le parti dominant du système politique israélien, en devenant dès les années du Yshouv, la seule organisation capable de porter les aspirations des premiers immigrants et surtout de résoudre tous les problèmes qui se posaient à eux.

La force de ce parti résidait, comme le révélera  un autre politologue israélien, Yonathan Shapiro, dans une étude qui a fait date6, dans son contrôle total des institutions naissantes, notamment économiques, qui obligeait tous les nouveaux arrivants à être dépendants pour leur survie et la pérennisation de leur projet des institutions mises en plac, et bien entendu de ceux qui les dirigeaient.

Même les entreprises privées qui auraient pu constituer de solides soutiens au parti révisionniste naissant préféraient ne prendre aucun risque et négocier directement avec l’Istadrout. De fait, la nouvelle société juive était une société en dépendance et cette dépendance, comme le montre Shapiro, est à la base de la domination politique du parti socialiste Ahdut Haahova puis de celle du Mapaï. Les organisations sionistes durent s’aligner sur cette nouvelle réalité et ceux qui la contestaient furent marginalisés.

De fait, l’Agence Juive était aussi sous contrôle et les différentes élections ne changèrent rien à cette réalité. Le parti révisionniste ne cessa de dénoncer le contrôle des nouveaux arrivants opéré par ces différentes institutions. Tout était fait pour que la Droite israélienne reste minoritaire voire marginale.

Plus problématique (et ce que ne cessa de dénoncer Jabotinsky) est le fait que les subsides privés venus très souvent de l’extérieur étaient aussi étroitement contrôlés par le Mapaï. Pour Jabotinsky, c’était la preuve même de la duplicité de ce parti. Comment pouvait-on faire l’apologie du système socialiste et dépendre à ce point des intérêts privés ? Et surtout faire de ces derniers une arme politique ! D’une certaine manière, cette domination était assez artificielle et le succès que rencontrait le parti révisionniste dans les communautés juives d’Europe de l’Est montrait, qu’en cas de relâchement du contrôle, les choses pouvaient changer. Les chiffres que donne Yaacov Shavit7 sur l’implantation du Betar dans ces pays sont éloquents et révèlent que les thèses révisionnistes n’étaient pas sans susciter un vrai échos dans ces communautés. Cependant, si l’on excepte le cas spécifique du Betar, le parti révisionniste manqua cruellement de relais politiques et institutionnels qui lui auraient permis de peser plus sur la vie du Yshouv. La mort prématurée de Jabotinsky en 1940 lui ôtait toute chance d’inverser le cours des choses.

La guerre de 1947 puis la déclaration d’indépendance le 14 mai 1948 ne firent qu’accroître cette emprise, car c’est sous la direction de Ben Gourion que le pays avait vaincu ses ennemis et accédait au rêve sioniste : la création d’un Etat. De fait, le Mapaï pendant près de 30 ans ne fut jamais vraiment menacé, le Herout dépassant à peine les 10% 8.

Le contrôle de la société n’était pas seulement politique : il était aussi, dans la continuation des années 20 et 30, institutionnel. La centrale syndicale, la fameuse Istadrout, était toute puissante et avait un quasi-monopole sur les relations  de travail. Ce contrôle avait un pendant : une forte bureaucratisation qui rendra de moins en moins efficaces les actions et coupera toujours plus les cadres de ces organisations de la population. Ce contrôle donnait surtout à la Gauche israélienne l’impression que sa domination serait éternelle.

Que craindre de surcroît d’une Droite dont le leader était en permanence délégitimé et que l’on faisait passer pour un excité, une espèce de looser éternel, un politique qui s’était trompé d’époque, le fameux « objet archéologique » de Ben Gourion9

Fractures sociales

Pourtant sous des dehors consensuels, la société israélienne était plus divisée qu’il n’y paraissait. Il y avait d’un côté ceux que l’on pourrait appeler les « insiders », principalement issus des vagues d’émigration de l’entre-deux guerres et de l’immédiat après-guerre, et les autres. Les premiers avaient parfaitement intégré les codes de la société naissante et avaient pu connaître une certaine ascension sociale. Ils constituaient de fait les piliers électoraux de la Gauche. C’était beaucoup moins le cas pour ceux qui étaient nés en Israel et surtout pour les  nouveaux arrivants venus principalement d’abord du Moyen-Orient (pays arabes) et surtout d’Afrique et d’Asie. A partir des années 50, le pays dut faire face à des vagues importantes d’émigration. Ces nouveaux venus avaient des caractéristiques qui déroutaient l’Establishment. Ils étaient plus pauvres que la moyenne, moins éduqués et surtout apportaient des traditions religieuses qui contrastaient avec la relative indifférence en la matière de la plupart des cadres de la Gauche israélienne.

Dire qu’ils furent mal accueillis est un euphémisme. Les raisons en sont multiples et la question des moyens ne doit pas être évacuée. N’importe quel autre pays aurait aussi connu, dans des circonstances semblables, des difficultés similaires. Mais le fait demeure que les Mizrahims étaient quelque peu méprisés, et Ehoud Barak dut le reconnaître des années plus tard en leur demandant pardon. Dominique Vidal[10. Le populisme israélien de Jabotinsky à Netanyahou fils dans Badie. B (dir.) Le retour des populismes, 2018.] en donne des exemples édifiants, depuis le passage au DDT à leur arrivée, à leur installation dans  des camps de toile ou des villes dites de peuplement, jusqu’à la triste affaire des enfants de femmes yéménites qui leur furent enlevés en leur faisant croire qu’ils étaient morts mais dont beaucoup furent confiés à des familles d’origine européenne à des « fins d’occidentalisation ».

Le fort contrôle qu’exerçait la Gauche israélienne sur la société avait permis de forger un idéal-type citoyen, idéal-type qui avait aussi des caractéristiques sociales et éducatives propres. A partir du moment où les institutions en place ne furent plus en mesure de réaliser cette intégration politique et culturelle et que la crise économique rendait toujours plus difficile cette intégration/normalisation, les jours de la Gauche étaient comptés.

Les résultats électoraux ne faisaient que traduire cette réalité. En 1969, le vote des juifs orientaux en faveur du Gahal tournait autour de 30% et il passera à 50% aux élections de 1973. Plus grave pour la Gauche les jeunes votaient de plus en plus à Droite. Les tendances enregistrées en 1973 et surtout leur dynamique ne laissaient que peu de chances en vérité à la coalition construite autour du Parti Travailliste. De ce point de vue, les résultats des élections de 1977 étaient tout sauf surprenants. La dynamique démographique jouait en faveur du Likoud. La dynamique culturelle et identitaire aussi.

Dans un article remarquable Shamir et Arian[11. Collective identity and electoral competition in Israel, American Political Science Review, Vol.93, n°2, 199.] montrent bien qu’à partir de 1977 les variables explicatives du vote en faveur de la Droite seront l’âge, l’appartenance ethnique et le rapport à la religion. Le parti dominant n’était plus en phase avec la recomposition identitaire du pays. Lorsqu’elle évoquait l’époque des pionniers, la Droite évoquait les héros-combattants de l’ancien Israel dont le fameux Bar Kokhba, pas les Kibboutzims qu’elle vouait aux gémonies.

Les mémoires historiques étaient fondamentalement différentes. Bégin, plus peut être que Jabotinsky, était profondément pénétré de cette histoire. Le héros juif pour Begin pouvait être cultivateur mais il était avant tout un combattant. Lorsqu’il assistait aux commémorations de ces tragiques évènements (dont la grande révolte contre l’occupation romaine) il ne trichait pas, il les vivait intensément.

A suivre…ici

Jean-Claude Pacitto

Jean-Claude Pacitto est Maître de conférences HDR à l’Université Paris Est ou il enseigne les sciences de gestion. Diplômé en Science Politique et en Histoire, il s’intéresse aux recompositions politiques qui ont cours depuis le milieu des années 80 en Europe et aux Etats-unis et à l’évolution des partis politiques.

Notes

Notes
1Liberté en Hébreu.
2En France une radio alla jusqu’à changer son prénom ! Menahem devint Mohamed !]. Pour les connaisseurs de l’histoire récente du Moyen Orient, bien sûr le nom de Begin n’était pas inconnu, mais on se focalisait sur son passé à l’Irgoun et son implication dans les événements tragiques de 1946.  L’image que renvoyaient les médias était plus celle d’un ancien terroriste que d’un homme politique d’envergure dont la carrière avait commencé près de 50 ans plus tôt en Pologne dans les rangs du Betar, organisation de jeunesse du parti révisionniste[3. Sur Begin le livre incontournable d’Avi Shalon : Menachem Begin : a life, Yale University Press, 2012.
3Sur la Droite israélienne, deux ouvrages importants à signaler : Shavit, Y. Jabotinsky and the revisionist movement, Routledge, 1988 et Shindler, C. The rise of the israeli right : from Odessa to Hebron, Cambridge University Press, 2015.
4Consolidation en hébreu.
5Les transformations du système politique en Israel (1988) Dans Droit, Institutions et systèmes politiques (Dir.D.Colas et C. Emeri), P.479-494, PUF.
6Y. Shapiro (1976) The formative years of the israeli labour Party : The organization of power, 1919-1930, London, Sage.
7Yaacov Shavit (1992) Jabotinsky and the revisionist movement, 1925-1948, ouvrage opus cité.
8Les coalitions qu’il forma dès les années 60 avec d’autres partis (Gahal) ne furent pas aussi profitables que prévues, et celles-ci avaient beaucoup de peine à approcher les 30% de voix.
9Même lorsque Ben Gourion quitta le Mapaï pour fonder le Rafi en 1964, le parti ne fut pas ébranlé et quelques temps après la naissance du Parti Travailliste en 1968 rassemblait les ennemis d’hier.
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